mercredi 30 juin 2010

Aïkido, Voie difficile ...

Aïkido, Voie difficile ...

... ou logique d’un abandon progressif

Après l’enthousiasme des premiers cours, l’effet euphorique des premiers pas s’efface. La découverte des premières techniques annonce déjà une route longue, voire difficile. Il ne faut pas se cacher la face : la formation d’un budoka passe par l’apprentissage et l'expérimentation durant de nombreuses années, et ceux qui ont cru aux exploits de « Miagi Sensei », dans « Karaté Kid », propulsant un jeune néophyte au rang de champion en une saison, se mettent deux doigts dans l’œil. La route, si vous la suivez, vous mènera plus loin, plus tard. Elle est aussi semée d’embûches dont certains ne se relèveront pas. Il faudra être patient et persévérant. Vous découragez ?! Non, au contraire. Relativisons...

Les anciennes écoles (Dojo) accueillaient des élèves internes qui pratiquaient de manières intensives. En l’espace d’un peu plus d'un mois et ils arrivaient facilement à un quota d’heures que certains ne totaliseront à peine en une saison (2 x 1h30 x 33 semaines = 100 heures environ).

Si l’on se réfère à la progression KYU (grades ou niveaux avant les ceintures noires), le temps minimum pour accéder au shodan (1ère DAN) est d’environ 4 saisons, bien qu’il ne soit demandé pour cet examen que 3 timbres de licences. Il y est précisé que ces temps sont des minima réglementaires et qu’il faudra en moyenne les multiplier par 2.

Soit 3 x 2 = 6 années - donc une progression au rythme d’un grade KYU par saison.

Pratiquer de manière assidue

Les acquis se font progressivement, au rythme de chacun, selon d’âge, la motivation et la condition physique du pratiquant (phase 1).

La progression atteint un premier palier où l’on pourra constater une « certaine régression ». C’est une étape naturelle dans le processus de l’apprentissage. Elle correspond à une phase de « digestion » et on peut la comparer à l’adolescent qui subitement grandit d’une bonne quinzaine de centimètres et doit prendre de nouveaux repères dans un corps en pleine mutation. (Serait-ce là le support physique de la crise d’adolescence ?).

Bon ! Vous voilà en pleine crise, vous perdez vos repères, vous avez du mal à exécuter certaines techniques qui vous semblaient acquises (et c’était un leurre, d’ailleurs). En bref vous déprimez. En perdant le plaisir de la pratique et en voyant les « nouveaux » en pleine réussite de la phase 1, votre motivation s’envole et vous vous trouvez des tas de très bonnes et valables excuses vous convainquant que vous êtes contraint de sécher les cours ou que vous avez bien mieux à faire.

C’est lors de cette étape (phase 2) que beaucoup quittent les dojos, et souvent de manière définitive.

Vous avez franchi le cap et vous voilà remontant la pente qui, après coup, n’était pas si terrible (phase 3). Vous progressez et vous êtes engagé sur la voie Aïki. Le port de l’Hakama y symbolise votre engagement. Il faudra être assidu pour s’avancer vers le Shodan.

Voir toujours un peu plus loin

Si vous vous fixez des objectifs comme « arriver au niveau Shodan » ou encore « porter l’Hakama » sans voir un peu plus loin, vous aurez de grande chance d’arrêter d’être assidu une fois votre objectif atteint. Si vous vous fixez un objectif trop éloigné ou irréalisable vous aurez de grande chance de vous démotiver totalement. Si vous êtes trop pressé, votre impatience vous jouera des tours. Profitez du voyage, appréciez le temps présent, laissez-vous porter vers la prochaine étape. Le phénomène de régression peut se répéter comme de multiples vagues d’intensité de plus en plus faible. Mais leurs écumes laisseront s’échouer çà et là encore quelques démotivés.

Pour ceux qui reprennent après un arrêt conséquent, rien n’est simple. Avant tout parce que le niveau, dit niveau de rétention est plus faible. Le corps en l’absence d’exercices physiques réguliers s’est affaibli aussi. Il faut accepter d’être moins qu’avant, d’avoir été dépassé par certains que l’on a vu naître, crever l’illusion que l’on est encore alors que l’on n’est plus. En bref, plein de claques en perspective c’est dur, dur pour l’Ego.

Les phénomènes décrits sont vrais, et je m’excuse de toutes les ressemblances avec des personnes ayant vécues ces expériences.

Pour elles, comme pour tous, une seule issue : Pratiquer de manière régulière.

  • Etre régulier : c’est venir toutes les semaines.
  • Etre assidu : c’est laisser de côté les problèmes de tous les jours pendant la pratique

Bien sur on peut rater un cours, avoir un empêchement. Seuls les empêchements réguliers porteront atteinte à votre régularité.

Pratiquer à son rythme

Respecter sa condition physique est un premier élément si l’on veut pratiquer longtemps, mais faire en sorte que l’on accède à un rythme supérieur, c’est s’améliorer progressivement.

C’est SHIN, GI, TAI : l’Esprit, la Technique, le Corps.

Lorsqu’on est jeune Taï est fort, GI se travaille et SHIN est souvent insouciant. Vers la quarantaine un équilibre subtil s’opère, c’est peut-être la force de l’âge. En vieillissant TAI s’affaiblit, mais GI est fort et avec SHIN transcendent TAI. L’équilibre SHIN GI TAI permet de s’améliorer à tout âge.

Cependant si vous commercer tard, demander conseil à votre médecin. Un test d’effort pour permettre de vous situer. N’essayer pas de vouloir rattraper le « temps perdu », soyez patient.

Expérimenter sa pratique

L’Aïkido peut être pratiquer de manière très différente selon la sensibilité du professeur. Parfois on rencontre, lors de stages, des personnes qui pratiquent un « autre Aïki » et on peut avoir du mal à s’exprimer ensemble.

Pourtant ces stages sont l’occasion d’approcher de haut-gradés et de rencontrer des Aïkidokas en dehors du cocon douillet du club. Ces expériences sont enrichissantes. Votre professeur vous indiquera les stages les plus appropriés dans les premières étapes de votre progression. Un certain nombre de stages (organisés par la Ligue) sont d’ailleurs nécessaires pour l’inscription à l’examen de grade Dan.

La proximité des clubs permet aux plus motivés de pratiquer de manière assidue et quasi-journalière. Cette possibilité est un atout permettant une 3ème voir une 4ème séance hebdomadaire. La voir comme un « joker », (se dire : je n’y vais pas ce soir, j’irai demain) est une grave erreur qui ébranle la régularité de votre « SHIN ».

Pour ceux qui n’ont la possibilité que d’une seule séance hebdomadaire, la rigueur de la régularité est indispensable car dans le cas contraire vous tenterez de maintenir un niveau qui vous échappera malgré vous. En connaissance de causes, vous êtes seuls responsables de vos choix. Mais chacun est libre et personne ne vous en tiendra rigueur.

Ma volonté est d’entretenir votre enthousiasme, d’accroître votre motivation. Le plaisir de la pratique est à lui seul une source d’énergie intarissable que je souhaite partager avec tous et le plus longtemps possible.

Marc Senzier 4° dan Aïkido UFA-FFAAA et 2° dan Iaïdo CNK-FFJDA - école Aïki-Ryu

Les types d'enseignements

Les types d'enseignements

Il existe différents types de formation à l’Aikido qui peuvent se regrouper en deux tendances.

  • Les méthodes « religieuses ».
  • Les enseignements.

Source : NEIGE Robert 5 Dan et FRIEDERICH Hervé 5 Dan

  • Les méthodes religieuses :

Ces méthodes ne sont pas des méthodes pédagogiques, mais des méthodes de transmission. Dans cette transmission il est nécessaire de jeter les bases non d’une pédagogie mais d’une conduite religieuse. Les exercices se font alors avec la foi du croyant. Le lieu s’appelle le Dojo, endroit de recueillement retiré de la société où l’on vient se purifier dans l’isolement. Cette conduite est réglée par un cérémonial, qu’il n’est pas demandé de comprendre mais d’appliquer à la lettre. Le culte des anciens, du Maître est nécessaire à l’établissement d’une hiérarchie et d’une discipline stricte. La vie du fondateur fait image « d’icône » sur laquelle il est important de méditer.

Il ne suffit donc pas de « payer » de « s’inscrire » pour accéder à cette transmission. Le Maître juge si l’élève est digne de recevoir cette formation, qui à ce titre n’est pas un dû, mais se mérite, soit par test soit par introduction par un « tiers ».

Il n’existe donc pas de pédagogie proprement dite. Les exercices sont sous-tendus par des images représentatives avec références ancestrales. Eloigner les mauvais esprits en claquant trois fois des mains lors du salut, peut paraître ridicule lorsque cette action n’est pas vécue intérieurement. Il est nécessaire de vivre intensément, intérieurement chaque exercice ou technique. Cela signifie simplement que l’explication ne peut venir de l’autre mais doit naître en soi-même à force de pratique. La progression se fait par révélations successives qui correspondent à des stades de « purification ».

Cette méthode nous a donné nos plus grands Maîtres actuels, il n’est donc pas dans notre esprit de la remettre en question.

Elle apparaît toutefois ne pas convenir au plus grand nombre en Occident pour deux raisons :

- Les références religieuses et ésotériques intériorisant puissamment chaque exercice ne sont pas de notre culture. Le fait de se plonger dans la culture orientale, ne résout en rien cet obstacle. En fait, la pratique du Zen ou de la religion Shintô, l’apprentissage des idéogrammes japonais, ne permettent pas de répondre, pour l’occidental, aux questions fondamentales de notre pratique.

- Pour y réussir, il nous faudrait un Maître qui ait fait le « chemin », et qui ait adapté cette intériorisation à notre culture, à notre civilisation. Le pratiquant, génétiquement attiré par cette méthode, doit lui-même alors construire ses images et les vivre.

Ce type de formation existe dans notre pays, mais ce chemin, malgré les apparences reste totalement à découvrir.

  • L’enseignement :

Il doit expliquer verbalement et physiquement à tous les niveaux l’Aikido, et éclairer sa puissance, sa raison d’être, sa spiritualité : sa finalité.

Il existe dans cet enseignement deux tendances :

- Une tendance corporelle où les explications techniques sont biomécaniques, ce qui leur confère une vérité manifeste, mais où la spiritualité n’est pas de mise. (Connaissance formelle, construction des techniques etc.) Elle représente de toutes façons une hygiène de santé indéniable, mais ne laisse pas place à l’ouverture supérieure de l’Esprit qu’elle considère soit comme un travail ésotérique aléatoire ou réservé, soit comme une esquive perverse au travail physique primordial.

- Une tendance corporelle et spirituelle expliquant clairement et de façon cohérente à tous niveaux les exercices, les techniques, la respiration, la méditation, sans occulter cette dimension supérieure, universelle : spirituelle, et son application dans la vie quotidienne. Il est donc clair que suivant sa personnalité, le pratiquant devrait choisir sa méthode, étant entendu que le terme religieux est universel et point n’est besoin de se convertir à la religion Shintô. Le premier devoir d’un enseignant d’Aïkido est donc d’orienter correctement les élèves qui viennent dans son club.

Ces deux méthodes d’enseignement et de travail ne se satisfont ni l’une ni l’autre du superficiel. L’investissement intellectuel et physique important reste leur point commun.

Les moyens d'évaluation

Les moyens d'évaluation

Les moyens d’évaluation, sont des atouts pédagogiques importants. Ils nous permettent de juger de l’impact d’un cours, d’une session de cours, ou d’harmoniser les examens de passage de grade.

Sources : NEIGE Robert 5 Dan et FRIEDERICH Hervé 5 Dan

Au niveau de l’Aïkido, ces moyens d’évaluation peuvent être structurés en trois niveaux :

  • L’homme, son attitude, son attention : Le Shisei
  • Sa gestion de l’espace : Le Maai
  • Sa gestion du temps, son rythme : Le Kokyu

On retrouve ici les trois niveaux : ponctuel, horizontal, et vertical.

Il est à noter toutefois, que ces moyens se situent au-dessus de la technique, des écoles, et bien sûr des fédérations. Ils peuvent donc à eux seuls constituer une base de réflexion en vue de l’harmonisation des différentes tendances Aïkido, notamment lors de formation de jury de passages de grades Dan.

Ces moyens d’évaluation sont bien souvent confondus avec les bases mêmes de l’Aïkido, alors qu’ils ne font que les actualiser. Leur définition étendue permet d’en faire une méthode d’évaluation pédagogique radicale etvéritable. Ils sont savamment utilisés par nos Maîtres Japonais, ce qui provoque bien souvent, de la part des techniciens postulants, beaucoup d’incompréhension face au refus du grade supérieur.

Pour un expert, quelques mouvements suffisent pour jauger les capacités d’un postulant.

Réflexions pédagogiques

Réflexions pédagogiques

Par DreamCatcher, lundi 16 mai 2005

Le problème majeur, lors de l’enseignement et de la pratique, est cette constante relation conflictuelle entre Tori et Aite (Uke), qu’elle soit avouée ou non. Elle est à la fois nécessaire et initiatrice de la technique et source de déviations (Ego).

Sources : NEIGE Robert 5 Dan et FRIEDERICH Hervé 5 Dan

L’enseignement actuel de l’Aikido, ne clarifie pas cette relation, où tantôt il ne faut pas heurter, mais « réussir » sa technique ; être relaxe, sans force, mais stable et puissant ; ne laisser aucune opportunité à Aite mais être en harmonie avec lui. Il faut trancher mais aimer, ne pas blesser mais être capable de tuer.

Cette somme d’ambiguïté ne fait que potentialiser l’incompréhension et donc le « conflictuel » durant l’enseignement et la technique. A un certain niveau, ces ambiguïtés finissent par se lever, mais combien parviennent à ce niveau ? Il est nécessaire, en tant qu’enseignant, de faire preuve de clarté mais surtout d’honnêteté et en particulier ne pas dire une chose et son contraire sous le couvert divin d’un Yin et Yang providentiel ou de je ne sais quelle image orientale, refuge de cette incompréhension précitée. Il est clair que l’Aikido n’est pas qu’un art de combat. Ses techniques dans leurs formes, dans leur mise en pratique et surtout dans leur finalité s’opposent à la résolution du conflit par le conflit.

Pour palier cette difficulté permanente dans l’enseignement, il serait intéressant de porter un regard d’étude, non sur la travail de Tori, maintes fois exploré et détaillé, mais sur la fonction d’Aite.

- 1 - Cette première fonction (et non pas rôle) est de générer le conflit. C’est la condition essentielle permettant à Tori de s’exercer à l’Aikido. Il lui faut en effet recevoir une véritable attaque ou Atémi que ce soit sous forme de frappe ou de saisie. C’est à partir de ce conflit que Tori va construire et travailler ses techniques. Le but étant de résoudre cette situation de façon non conflictuelle, c’est à dire doucement au long de ses années d’étude de s’acheminer vers la finalité de sa pratique : l’harmonisation. Nous voyons immédiatement l’importance de l’attaque d’Aite qui a elle seule et suivant sa réalité rend fécond ou stérile le travail de Tori. En effet, un mouvement d’Aikido n’a aucune raison d’être, ni d’efficacité éducative, si l’attaque n’est pas sincère. Feindre l’attaque pour inhiber Tori, ou déformer son attaque et ses appuis pour contrer Tori dans une technique connue à l’avance, est un travail qui n’est pas en rapport avec l’Aikido.

Il faut à ce niveau distinguer trois types de génération de conflit : Les frappes, les coupes et les saisies.

  • Les frappes ou les coupes : sont destinées à atteindre l’axe central de Tori et de le détruire. C’est le conflit violent maximum proche du combat réel.
  • Les saisies : elles sont principalement destinées à déstabiliser le centre de Tori. Lever l’ambiguïté des saisies consiste à considérer frappes, coupes et saisies comme des Atémis générateurs du conflit nécessaire à l’étude. La saisie dans cette définition élargie ne consiste donc pas à immobiliser la main, le coude ou l’épaule de Tori, mais bien en l’envoi d’énergie pour déstabiliser le centre de Tori.

Si Frappes et coupes sont directement issues du combat (Jutsu), la saisie est particulière à l’Aikido.

Il y a donc deux façons de travailler sur les saisies :

  • Travailler à maintenir son centre statiquement face à cette tentative d’Aite de déstabilisation. (Travail Ko-taï).
  • Travailler par Irimi et Tenkan à s’harmoniser dynamiquement à cette tentative. (Travail Ju-taï).

Trois conséquences suivent cette interprétation :

  • Le travail Ko-taï n’a donc rien à voir avec un travail d’efficacité. L’objectif de cet exercice est le maintien puissant du centre dans le conflit. (Unification Esprit-Corps). Il sert d’ailleurs de test à cette union. Le pratiquant est dans ce style de travail obligé d’affiner ses axes d’entrée et d’exécution de ses techniques. Ko-taï s’apparente dans ses objectifs au travail des armes.
  • Le travail Ju-Taï ne peut s’effectuer que « centre maintenu ». Il suppose donc la capacité du pratiquant à évoluer en Ko-taï.
  • Les frappes et coupes ne peuvent entrer dans le cadre d’un travail Ko-taï. Si on peut tester une saisie, il est dérisoire de stopper un Yokomen Uchi ou encore un Tsuki. L’entraînement sur les frappes et les coupes ne peut donc être que Ju-taï ou eki-taï ou Ki-taï.

L’originalité de ces saisies doit nous interpeller. Elle consiste en une génération de conflit beaucoup plus proche de ce que l’on rencontre physiquement et psychologiquement dans notre vie quotidienne actuelle que les frappes et les coupes.

Ces saisies si déroutantes pour le pratiquant venant à la martialité, sont pourtant le lien pédagogique primordial entre la pratique de l’Aikido et la pratique de la vie quotidienne.

- 2 - La deuxième fonction d’Aite est de construire avec Tori la technique. Il ne s’agit pas là de construction complice, mais de véritables échanges martiaux. En d’autres termes, Aite ne doit jamais se trouver dans une situation désobligeante. Le but de Tori n’est pas de vaincre (détruire le centre) ni de maîtriser (prendre le centre) mais bien de fonctionner avec Aite (créer un nouveau centre).

« Fonctionner avec » cela veut dire que l’un et l’autre, en respectant les lois martiales, doivent construire ensemble un système respectueux de l’intégrité de chacun et favorisant la compréhension et la sensation mutuelle de l’harmonie : l’ultime but.

- 3 – Il en découle la troisième phase, celle de la finalisation. Suivant la forme d’exécution de la technique, Aite sera soit vaincu : (centre perdu), sera maîtrisé : (prise du centre), ou sera énergétiquement intact : (maintient de son centre). Une technique ou seul Tori maintient son centre n’est pas une technique d’Aikido, mais une technique de combat. Ceci est absolument flagrant et démontré dans les Aikitaiso : Sotai Dosa.

Aite roule chute ou descend au sol non par soumission, mais tout simplement parce que la cinétique du mouvement lui impose ce geste, seul moyen de maintenir son centre face à la situation. Il n’y a alors ni vaincu, ni vainqueur mais deux personnes qui oeuvrent ensemble pour progresser dans l’optique d’une finalité commune. La chute, la roulade, la descente au sol est un acte volontaire de Aite.

Un seul mouvement échappe à cette règle d’or : Koshi-Nage. Il ne semble donc pas être en accord avec l’exercice de l’Aikido comme nous l’avons défini. Il n’est d’ailleurs jamais pratiqué dans l’enseignement de M Tohei, enseigné chez M Tamura, et particulièrement présent dans l’enseignement de M Saito.

Que chacun trouve sa voie !

La pédagogie doit être source de progression et de clarification. Un manque de compréhension de l’Art enseigné se traduit par un enseignement flou, générateur de discorde, d’incompréhension, par une progression saccadée ou par une désaffection importante des pratiquants.

Efficacité de l'aïkido

"L'efficacité est la capacité d'arriver à ses buts. Être efficace, c'est produire les résultats escomptés et réaliser les objectifs fixés. En premier lieu, il semble que l'efficacité commence par la compréhension précise de ce que l'on cherche à faire."

En bref, chacun viendra chercher dans l'aïkido ce qu'il souhaite y trouver. On peut même peut être dire, que beaucoup y trouveront tout autre chose que ce qu'il étaient venus y chercher. Mais on ne peut pas ignorer cette éternelle interrogation des personnes souvent extérieures à la pratique de l'aïkido : "quelle est l'efficacité de l'aïkido comparé à d'autres arts martiaux ou sports de combat ?"

Etant donné que nous n'avons défini aucune cible pour l'efficacité (discipline, harmonie, confiance en soi, résolution des conflits, art de vivre, combat, ... ?), c'est le genre de débat qui pourrait être sans fin, tant chacun défendrait sa discipline et la vision qu'il s'en fait. Le plus intéressant n'est probablement pas la question en elle même mais la raison pour laquelle cette question vient à l'esprit du spectateur qui regarde l'aïkido.

L'aïkido est un apprentissage long qui nécessite de créer des situations pédagogiques. Le rôle de UKE est de permettre l'apprentissage de TORI. Outre le fait que UKE n'est pas forcément entraîné à porter les coups, les attaques se font dans un but pédagogique très souvent sans réelle sincérité. Vu de l'extérieur, cela laisse songeur, car on ne peut s'empêcher de se demander ce qu'aurait fait TORI si UKE avait frappé plus vite, plus fort et dans sa direction.

Le but ici n'est pas de lancer un débat sur le sujet, mais de présenter une personne qui a souhaité montrer un début de réponse. Il s'agit de Fabio Branno Sensei président de l'ARCA (Association for Research and Cooperation in Aikido) qui s'est adjoint en tant que UKE G.Santorelli 2ème dan de Kickboxing.

Voici donc un aperçu de la réponse de l'aïkido à des attaques réalisées à une vitesse réaliste par un expert des coups portés : vidéo (6,6 Mo)

Les grades en aïkido (KYU-DAN)

Les grades en aïkido (KYU-DAN)

Le système des grades appliqué aux BUDOs que nous connaissons (comme le JUDO et le KENDO) est d'origine relativement récente (début du XXème siècle) et d'essence et signification très différentes des systèmes de grades appliqués dans les écoles traditionnelles, fondés sur la délivrance de certificats de transmission des connaissances et d'autorisation d'enseignement (système dit «MENKYO»).

Il existe différentes pratiques pour l'attribution des grades en Aïkido de par le monde, suivant les écoles, la politique suivie par les maîtres, etc. On se contentera ici de décrire la situation applicable à la France, où la pratique de l'Aïkido est organisée par des fédérations reconnues par le Ministère de la Jeunesse et des Sports. Il est bon toutefois de rappeler que l'Aïkido est une discipline sans compétition, et que l'attribution des grades, souhaitée par son fondateur, Me Morihei UESHIBA, répondait à la nécessité d'une plus grande diffusion par ses premiers élèves qui devaient pouvoir se prévaloir de titres dans une société très hiérarchisée où la place de l'individu dépend en bonne partie de ses titres.

L'Aïkido visant à une (trans-)formation complète du pratiquant, la recherche de l'acquisition de grades sur des bases d'examens purement techniques est secondaire, et doit le rester pour le pratiquant. Les grades sanctionnent une progression d'ensemble et leur préparation fournit l'occasion d'une synthèse du travail, de la recherche accomplis, en même temps que leur passage peut être vécu symboliquement comme un facteur supplémentaire de progression vers de nouvelles directions.

Traditionnellement, la plupart des professeurs organisent au sein de leur Dojo, sur une base annuelle ou pluri-annuelle, des examens de passage de grades, comportant six degrés, de la «ceinture blanche» (Mu-Kyu) à la «ceinture marron» (1er Kyu). Les examens formels impliquent la mise en situation du pratiquant face à un ou plusieurs attaquants et explorent ses connaissances techniques aussi bien que son comportement général (attention, précision, concentration, contrôle de la posture, placement et harmonisation avec le partenaire, respiration, etc.). Au niveau de 1er Kyu, le pratiquant doit connaître l'ensemble des techniques de base les plus courantes, et avoir assimilé les quelques principes fondamentaux qui régissent les mouvements d'Aïkido. La plupart du temps, on ne distingue pas les pratiquants par des ceintures de couleur entre Mu-Kyu et 1er Kyu, à la différence de ce qui se pratique par exemple dans le Judo ou d'autres disciplines.

La délivrance de la «ceinture noire» ou SHODAN est réglementée en France par les Fédérations d'Aïkido, ce qui n'interdit pas la délivrance de grades au sein de groupes non affiliés à un système fédéral, mais dont la valeur de reconnaissance restera limitée au groupe en question. Le passage des grades DAN est organisé sur une base pluriannuelle dans l'ensemble de la France par l'Union Nationale d'Aïkido devant des jurys officiels composés de façon paritaire de représentants des deux fédérations FFAB et FFAAA, sur la base de critères communs et d'une nomenclature commune des techniques. Vous trouverez les extraits les plus pertinents de la réglementation applicable ci-après sur ce site.

Le passage de grade consiste en général en un examen pratique d'environ 30-45 minutes au cours duquel le candidat «démontre» les techniques demandées sur l'instant par le jury. Comme pour les passages de KYU au sein de son Dojo, l'ensemble des qualités du candidat fait l'objet d'une évaluation. Des intervalles de pratique de durée croissante sont exigés pour la présentation des grades DAN, ce qui fait qu'il est impossible de présenter le grade de 3ème Dan avant d'avoir obtenu celui de 2ème, par exemple.

En aucun cas la détention de grades n'implique une hiérarchie entre les pratiquants. Par contre, le pratiquant plus haut gradé est normalement investi d'une responsabilité particulière vis-à-vis des pratiquants moins gradés auxquels il doit sollicitude pour l'apprentissage. En retour de quoi, il peut faire l'objet de marques de respect particulier, bien que ceci soit également vrai entre plus et moins anciens pratiquants indépendamment du grade obtenu par les personnes.

Si personne ne doit être encouragé à pratiquer l'Aïkido dans le seul but d'obtenir des grades et des titres, en revanche il n'est également pas souhaitable de se désintéresser totalement de la question : comme il est expliqué plus haut, le passage de grade, sa préparation, sont souvent bénéfiques pour le pratiquant soucieux d'améliorer ses techniques et lui fournissent des points de repère et des comparaisons qui peuvent lui être utiles pour se situer à une étape de sa recherche, voire pour l'orienter sur d'autres aspects de sa pratique.

Les grades délivrés en France dans le cadre fédéral sont nécessaires pour l'enseignement de la discipline dans ce pays et le passage du Brevet d'Etat de Professeur Voir la rubrique «Brevet d'Etat» de ce site).

L'Aïkikaï de Tokyo délivre ses propres grades par des examens distincts devant les experts de haut niveau auxquels elle a conféré de telles délégations de pouvoirs (En France : Me N. TAMURA, Me. Ch. TISSIER, Me G. BLAIZE).

mercredi 9 juin 2010

Stage Tanger, le 05 et 06 juin 2010






Sous la direction technique de Mbark ALAOUI seinsei ( 8 Dan aikido et 5 Dan iaido) et organisé par le comité national d'aikido, le stage de Tanger a été une réussite.